Las Hermanas Caronni ont grandi à Rosario, deuxième ville d’Argentine. Initiées très tôt à la musique classique, Laura choisira le violoncelle et Gianna la clarinette, deux instruments qui les mèneront jusqu’à l’Orchestre de l’Opéra de Buenos Aires. De la musique de la Renaissance au répertoire contemporain, de la musique de chambre aux orchestres symphoniques, elles acquièrent une solide formation classique qu’elles complèteront en France au C.N.R. de Lyon. Mais, comme beaucoup d’instrumentistes, elles vont s’éloigner de l’univers du classique et de ses rigidités pour jouer leur musique, écrire leurs chansons, et en adapter d’autres.
C’est en 2004 qu’elles créent leur duo mais c’est avec leur premier disque (« Baguala de la siesta ») paru en 2011, qu’elles vont vraiment se faire connaître du public français, Didier Varrod en faisant le disque de la semaine sur France Inter, puis un disque de l’année sur la même radio. A l’écoute des deux sœurs jumelles, on est de suite frappé par la fraîcheur de leurs compositions et par la liberté qu’elles se donnent pour aborder des genres musicaux venant des quatre coins de la planète. Elles affranchissent le tango de son carcan rythmique, mettent en valeur la nostalgie de la milonga, le tout en gardant un parfum de leur Argentine natale qui cimente leurs excursions musicales tous azimuts. Entre le moelleux de la clarinette de Gianna et le violoncelle dont Laura utilise toutes les possibilités rythmiques, harmoniques et mélodiques, Las Hermanas Caronni ignorent superbement les frontières stylistiques pour nous emmener au pays merveilleux de la musique éternelle.
Philippe Vincent